Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 15 avril 2025
Logement

Près de 5 millions de ménages en situation de « vulnérabilité énergétique » dans leur logement 

Dans les territoires ruraux, la vulnérabilité énergétique est plus fréquente, selon une étude de l'Insee. L'institut constate que les personnes qui subissent cet état de fait sont plus souvent en situation de pauvreté, mais doivent consacrer une part particulièrement élevée de leurs revenus aux dépenses énergétiques.

Par A.W.

En 2021, en France métropolitaine, 17,4 % des ménages étaient en situation de vulnérabilité énergétique liée au logement. Ce qui représente 4 815 000 ménages, selon une étude de l’Insee paru il y a quelques jours. 

Les presque 5 millions de ménages concernés doivent donc consacrer une part particulièrement élevée de leurs revenus aux dépenses énergétiques, par rapport aux autres ménages, s’ils veulent maintenir un confort thermique standard dans leur logement. Or, parmi les ménages vulnérables énergétiquement, plus de quatre sur dix sont en situation de pauvreté.

Personnes seules de plus de 60 ans

L’Insee observe que les ménages aux revenus modestes, mais aussi ceux résidant dans des logements mal isolés, avec des modes de chauffage peu efficaces, sont donc particulièrement concernés par la vulnérabilité énergétique. 

Sans surprise, près des trois quarts des ménages en vulnérabilité énergétique occupent un logement classé E, F ou G.

En outre, les dépenses énergétiques varient fortement selon la qualité énergétique du logement et le mode de chauffage. En moyenne, « les dépenses conventionnelles atteignent 2 010 euros pour les logements à isolation médiocre, contre 1 150 pour ceux à isolation très performante »  alors que le chauffage au fioul s’accompagne de dépenses bien plus élevées qu’avec les autres types d’énergie : « 2 910 euros contre 1 710 euros en moyenne, aux conditions tarifaires de 2021 ».

Parmi les personnes les plus touchées, la moitié des foyers vulnérables énergétiquement sont des personnes seules âgées de plus de 60 ans. 

Si les ménages de personnes seules disposent globalement de moyens plus modestes et sont donc souvent touchés par la vulnérabilité énergétique, l'Insee note que les personnes seules de 60 ans ou plus ont des dépenses énergétiques « 15 % plus élevées que la moyenne ». 

« Plus de la moitié d'entre elles résident dans des logements à étiquette E, F ou G. Cette proportion est sensiblement plus élevée que pour les autres types de ménages, y compris les personnes d’au moins 60 ans en couple », explique l’Insee, qui pointe aussi la vulnérabilité des familles monoparentales

Les « espaces ruraux »  plus vulnérables

L’institut constate, par ailleurs, que le taux de vulnérabilité des ménages varie fortement selon les territoires, notamment « en fonction de la rigueur du climat, mais aussi de la densité de l’habitat ». 

« Les espaces ruraux, dont le parc résidentiel est organisé autour de l’habitat individuel, souvent de grande superficie, avec un recours au fioul encore fréquent, ont en général des taux de vulnérabilité énergétique plus élevés », explique-t-il en précisant que, dans le rural non périurbain, « se conjuguent fréquemment revenus modestes et logements insuffisamment isolés ».

La Creuse connaît ainsi le taux de vulnérabilité énergétique le plus élevé à l’échelle des départements français avec 44,4 % des ménages qui sont énergétiquement vulnérables.

À l’inverse, la région parisienne, les départements comportant de grandes métropoles ainsi que le littoral méditerranéen sont moins concernés par la vulnérabilité énergétique que le reste du territoire. En effet, les dépenses énergétiques totales sont bien moins élevées en cas de climat doux. Par exemple, « Dans l’Hérault, un ménage doit dépenser 1 260 euros pour maintenir son logement dans un confort thermique standard contre 2 280 euros en Lozère ».

Résultat, dans près de la moitié des départements, le climat détermine fortement l’ampleur de la vulnérabilité énergétique.

Consulter l'étude.
 

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2